COCOTIER
Cocotier (Cocos nucifera)
Français: Cocotier, Noix de coco
Marquises: Ehi (fruit), Tumu Ehi (arbre)
Autres îles de Polynésie française: Ha'ari (fruit),
Tumu Ha'ari (arbre) , Niu
Îles Cook: Tumu Nu, Pu Nu, Punu, Nu, Ni, Niu
Samoa, Tonga et Niue: Niu


Le Cocotier est considéré comme indigène en Polynésie française bien qu'il ait pu avoir été introduit lors des migrations polynésiennes.
Aujourd'hui répandu dans tous les tropiques, sa distribution originelle devait se limiter à l'indoMalaisie et à l'Océanie.
Il est omniprésent en Polynésie française.Son aire de répartition naturelle a probablement été étendue par l'homme, notammentdans les atolls de faible dimension des Tuamotu de l'Est et à Rapa, aux lies Australes, île extra-tropicale au climat trop frais pour permettre un bon développement du fruit. Le cocotier a, de plus, été planté à grande échelle pour le coprah depuis la fin du 19èmo siècle sur toutes les terres disponibles, jusqu'à plus de 300 m d'altitude. À plus haute altitude, la fraîcheur tend à diminuer puis à supprimer la fructification.
Le Cocotier est un arbre qui pousse naturellement exclusivement le long du rivage, sur des plages sableuses et plus rarement caillouteuses.
Dans les atolls ou sur les motu des îles hautes, il pousse préférentiellement côté lagon. Il a néanmoins été planté par l'homme dans l'intérieur des terres et se développe bien sur les motu, en plaine littorale et sur les versants des vallées.
Monocotylédone de la famille des Palmiers à port droit ou courbe pouvant
atteindre plus de 30 m de hauteur pour un diamètre constant voisin de 30 cm. Stipe ou faux-tronc de couleur brune souvent crevassé. Feuilles ou palmes insérées en spirale à la cime de l'arbre, r de plus de 6 m de longueur et divisées en nombreux segments longs de près de 1 m. Inflorescences de plus de 1 m de longueur portant de nombreuses fleurs mâles et fleurs femelles de couleur jaune. Fruit sous la forme d'une drupe ovoïde de 20 à 30 cm de long, possédant
un épicarpe fin, lisse et brun à maturité, un mésocarpe fibreux et épais de 4 à 8 cm (la bourre) et un endocarpe ligneux (la noix de coco) contenant l'amande comestible.En fleurs et en fruits toute l'année.multiples usages et sa croissance dans des conditions parfois difficiles. Plusieurs dizaines de variétés locales ont été sélectionnées et définies dans les différents archipels. Il est avant tout utilisé à
des fins alimentaires pour le cœur de palmier qui correspond au bourgeon terminal ainsi que pour sa noix. Cette dernière est recherchée pour l'eau de coco mais aussi pour l'amande à tous les stades de maturité jusqu'au germe (uto). L'amande mature râpée et pressée permet d'obtenir le lait de coco, base de la cuisine polynésienne, et qui peut être utilisé en sauce tel quel, avec du citron, avec de l'eau de mer, ou encore fermenté (taioro et mitihue). La sève recueillie après incision de l'inflorescence permet de produire le vin de palme et après distillation, de l'eau-de-vie.
Traditionnellement, les utilisations non alimentaires du cocotier sont les suivantes:
-Bois: piliers, soubassements et cloisons des habitations, meu-
bles, objets sculptés variés;
-Palmes (ni'au) tressées: toitures, nattes, paniers, filets de pêche,
nasses, éventails, chapeaux;
-Nervures secondaires des palmes: balais, tiges pour enfiler les
noix de bancoul destinées à l'éclairage, ou les fleurs pour
confectionner des couronnes, colliers ou guirlandes;
-Tissu fibreux formé sur le stipe à la base de chaque palme: fi Itre
pour les liquides, ceinture ou enveloppe de divers objets;
-Bourre: filtre pour les liquides, calfatage des pirogues, alluma-
ge du feu, cordes (nape) pour les habitations et les pirogues;
-Noix: récipients divers dont gourdes et inhalateurs, charbon par
carbonisation, prothèses crâniennes après fracture.
Les applications médicinales emploient l'eau, l'huile, la bourre de coco et les racines de cocotier afin de traiter les empoisonnements par les poissons, les hémorragies, les métrorragies, les contusions, entorses, luxations et fractures, les ulcères cutanés infectés, la dysenterie...
L'huile de coco est utilisée en tant que purgatif. L'eau de coco, stérile, est antidiabétique et est recommandée en boisson journalière pour les maladies des reins et de la vessie. L'huile de coco ou mono'i est très utilisée en tant qu'excipient des médicaments externes, l'eau et le lait en tant que véhicule des médica-
ments à avaler.
Le Cocotier a été planté à l'extrême en Polynésie française afin de produire l'huile de coco exportée à des fins alimentaires (margarines et graisses végétales) et cosmétique (savonnerie et mono',). Le mono'i est très utilisé en soin de la peau et des cheveux et en tant qu'excipient pour les répulsifs à insectes.
Enfin, il est planté le long des sentiers de montagne, à la fois pour étancher la soif des marcheurs mais aussi pour marquer le sentier car l'arbre, une fois adulte, se repère bien à distance.
Selon les chants de création, le cocotier surgit des corps ensevelis des premiers hommes: "La coque était le crâne, la bourre, les cheveux et les rainures de la coque étaient les sutures du crâne qui se rejoignent à la base de la noix; les deux petits trous étaient les yeux, le grand trou d'où s'élance la jeune pousse était
la bouche. Les larmes devinrent l'eau contenue dans la noix et le
cerveau devint le germe. Les côtes devinrent les feuilles et le
sang, la sève de !'arbre."