MAPE
Mape (Inocarpus fagifer)
Français: Châtaignier tahitien
Marquises: Ihi
Autres îles de Polynésie française: Mape
Îles Cook: l'i, Ihi, Mape
Samoa, Niue, Tonga: Ifi


Présent d'Indonésie jusqu'en Polynésie orientale, le Mape a été introduit lors des migrations polynésiennes en Polynésie française.
Il se rencontre fréquemment dans toutes les îles hautes de
Polynésie française où il s'est naturalisé, et uniquement sous la
forme de pieds cultivés dans les atolls.
Le Mape se trouve essentiellement à proximité de cours d'eau, dépressions marécageuses, fonds de vallées et notamment sur des zones rocheuses de basse altitude (jusqu'à 500 m). Il peut former des peuplements purs et très denses sous lesquels très peu d'autres espèces végétales peuvent se développer.
Grand arbre de la famille des Légumineuses pouvant atteindre plus de 30 m de hauteur et 1,50 m de diamètre. Tronc droit 1 et cannelé sur lequel se développent avec l'âge, des contreforts caractéristiques peu épais. Feuilles simples, alternes, à limbe oblong de 8 à 40 cm de longueur sur 6 à 18 cm de largeur. Pétiole de 5 à 20 mm de long. Fleurs blanches odorantes à pétales mesurant 1 cm de long. Fruits sous la forme d'une drupe arrondie et aplatie de 5 à 9 cm de long, 4 à 7 cm de large et 3 à 4 cm d'épaisseur, de couleur verte virant au jaune puis à l'orange à maturité et contenant une amande mesurant 7 cm de long sur 5 de large.
Plusieurs fructifications par an et notamment entre mars et août.
Les contreforts du tronc étaient utilisés pour transmettre les .informations par le frappement des minces parois afin de faire résonner un battement dans la vallée ou sur la mer. Le bois blanc et grossier est utilisé parfois pour la production de char-
bon de bois et de manches de pioches ou de haches.
Les amandes bouillies sont communément consommés sous le nom de
"Mape chauds" au bord des routes ou aux marchés. Leur goût rappelle celui de la châtaigne européenne.Elles peuvent être également cuites à la braise ou rôties.
Les feuilles constituent un excellent fourrage pour les animaux herbivores. Elles entrent par ailleurs dans la composition d'un remède contre la dysenterie.
La sève issue de l'écorce ou de jeunes fruits était utilisée comme teinture (noir, bleu, vert, violet ou rouge) et également pour combattre l'inflammation causée par la piqûre de nohu.
Selon le mythe de création, les fruits viennent des reins, la sève rouge du sang, et les contorsions du tronc du nez de l'être humain.