PURAU
Pürau (Hibiscus ti!iaceus)
Français: Hibiscus des plages
Marquises Nord: Hau
Marquises Sud: Fau
Autres îles de Polynésie française: Pürau
Îles Cook: 'Au, Purau, Pulou
Hawaii: Hau
Samoa, Tonga: Fau
Niue: Fou


Le Pürau, indigène en Polynésie française et présent dans tout le Pacifique, est répandu dans toutes les régions tropicales.
En Polynésie française, le Pürau est présent dans la quasi-totalité des îles hautes et une bonne partie des atolls. En effet, il est absent
d'atolls de petite taille et a été introduit plus ou moins récemment dans d'autres.
Le Pürau, de par ses graines flottantes, est une espèce caractéristique des formations littorales et occupe notamment la place des
palétuviers, absents naturellement de Polynésie française, au niveau de sub-mangroves. Il se rencontre néanmoins jusqu'à plus
de 900 m d'altitude, en formations de basse vallée ou de vallon d'altitude. Sa dominance actuelle dans la végétation de basse et moyenne altitude est très probablement le résultat des défrichements et des feux d'origine humaine qui l'ont grandement favorisé du fait
de ses exceptionnelles capacités de recolonisation (graines et marcottage des branches).
Arbre de la famille des Malvacées à port dressé, oblique ou couché pouvant atteindre près de 15 m de hauteur et plus de 1 m de
diamètre. Ecorce fibreuse grise et lisse sur les jeunes pieds puis brune et crevassée sur les pieds plus âgés. Feuilles simples et alternes, à
limbe cordé à ovale de 5 à 31 cm de long sur 6 à 27 cm de large. Corolle à 5 pétales, ouverte le matin et se fermant en fanant l'après-midi. Pétales de 4,5 à 8,2 cm de long sur 3,3 à 5,9 cm de large de couleur jaune à tâche basale pourpre et virant au rose-rouge
en fanant. Fruit sous la forme d'une capsule de 1,5 à 2,5 cm de long sur 1,2 à 1,6 cm de large libérant les graines par 5 valves.
En fleurs et en fruits toute l'année.
Le Pürau est un des arbres ayant le plus d'utilisations en Polynésie française et, de ce fait, plusieurs variétés ont été reconnues par les polynésiens, souvent en rapport avec une utilisation précise.
Le bois, facile à travailler, à transporter (du fait de sa faible densi- 1
té) et résistant, était très utilisé entre autres, en charpenterie pour
la fabrication des pirogues. Afin d'augmenter la durabilité de l'ob-
jet fabriqué, le tronc de Purau était laissé à tremper dans l'eau de
mer plusieurs jours. De plus, le cœur des arbres âgés, de couleur
verdâtre, était le plus recherché, car plus durable.
Aujourd'hui, le Pürau est utilisé notamment pour la confection de
pagaies et également en sculpture pour sa couleur originale.
L'écorce fibreuse, appelée more, servait et sert encore à la
confection de liens ou cordages telle quelle ou, après prépara-
tion, sous la forme de lanières blanches ou teintées, à la création
des pagnes et huppes des danseurs et danseuses, o~ des guirlan-
des décoratives.
Ces cordes pouvaient être tressées et être alors utilisées afin de
fabriquer des sandales pour marcher sur les coraux, des filets pour
transporter les fruits ou pour la pêche, des longes pour les ani-
maux, des éléments de fixation des toits des habitations, des hau-
bans et même des costumes de cérémonie.
Les feuilles de Pürau servent encore de nos jours à envelopper la
nourriture alors qu'elles tenaient lieu d'assiettes ou de verres
autrefois.
Les jeunes rejets étaient mangés en temps de famine aux lies
Marquises.
Les jeunes racines, l'écorce interne, les stipules, les feuilles et les
fleurs étaient utilisées dans la médecine traditionnelle afin de trai-
f ter les hémorroïdes, la conjonctivite, les fatigues oculaires, les
abcès, les angines, les stomatites et les bronchites.
Selon la légende, en frottant un bâton de Fau sur une grande
pièce de Fau sec, le père du feu Ao-ao-ma-ra'i-a obtint le feu par
frottement.
la lance du héros rai qui perça la montagne de Moorea, appelée
Ru-fau-tumu, était faite de Fau.