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Santal
(Santalum insulare)
Français: Santal, Bois de Santal, Santal rouge, Santal polynésien
Marquises: Puahi
Autres îles de polynésie française: Ahi
Îles Cook: A'i
Hawaii: Iliahi
Tonga et Niue: Yasi
Le Santal de Polynésie est endémique à la Polynésie
orientale avec 7 variétés propres à la Polynésie
française, une aux Îles Pitcairn et une aux Îles Cook. Plusieurs
autres espèces sont présentes dans la région indo-pacifique.
Le Santal d'Inde ou Santal blanc (Santalum album), introduit en Polynésie
française, est ainsi endémique d'Inde, d'Indonésie et d'Australie.
En Polynésie française, il est présent dans 10 îles
dont Nuku Hiva, Ua Pou, Hiva Ga, Tahuata et Fatu Hiva aux lies Marquises, Tahiti,
Moorea et Raiatea dans les Îles de la Société, et Raivavae
et Rapa aux lies Australes. Il pourrait avoir disparu de Ua Huka aux Îles
Marquises, de Makatea aux Tuamotu et de Tubuai aux Îles Australes.
Le Santal de Polynésie fait preuve d'une grande amplitude écologique
puisqu'il peut être trouvé jusqu'à 2 220 m d'altitude, sur
sols volcaniques ou coralliens et sous des pluviométries comprises entre
moins de 1 500 mm à près de
5 500 mm par an. Il peut être trouvé dans toutes les positions
topographiques à l'exception des sols de fonds de vallon ou vallée
qui sont trop humides et
asphyxiants pour lui. Il affectionne néanmoins les sols plus ou moins
rocheux des crêtes et hauts de versant pentus exposés au Nord;
positions topographiques les plus sèches et dans lesquelles il rencontre
le moins de concurrence.
Une des caractéristiques des santals est l'hémiparasitisme racinaire
obligatoire. Chaque individu développe donc des suçoirs racinaires
afin d'aller puiser une partie de ses besoins sur les racines d'autres espèces,
les plantes-hôte.
Enfin, les fruits du santal sont disséminés par des oiseaux frugivores
(notamment le Upe à Nuku Hiva) qui digèrent la pulpe, mais rejettent
intacte la graine dans un lieu plus ou moins favorable à la germination.
Arbre ou arbuste de la famille des Santalacées mesurant jusqu'à
13 m
de hauteur et 40 cm de diamètre à écorce crevassée
de couleur noirâtre.
Feuilles simples, opposées à limbe ovale à elliptique de
4 à 12 cm de longueur sur 1,5 à 7 cm de largeur. Inflorescences
comprenant plusieurs dizaines de fleurs groupées par trois. Fleurs de
4 mm de long sur 7 de large, odorantes à 4 tépales de couleur
verdâtre à blanchâtre pouvant se teinter de rouge en altitude.
Fruit sous la forme d'une drupe ovoïde ou piriforme longue de 14 à
48 mm, large de 8 à 43 mm, de couleur verte virant au jaune, rouge puis
noir à maturité. Graine ovale à ronde, plus ou moins lisse,
souvent pointue à l'apex et pourvue de 1 à 5 lignes de moindre
résistance, mesurant de 7 à 34 mm de long sur 5 à 31 mm
de large.
En fleurs et en fruits toute l'année mais avec des pics de fructification
dépendants des conditions climatiques.
Le Santal a essentiellement été utilisé pour son bois de
cur odorant ri
en Polynésie française. Il est utilisé soit en l'état
pour la sculpture d'ob-
jets comme des tiki, piques-cheveux et autres boites, soit sous la forme
de copeaux pour confectionner des colliers, soit réduit en poudre. Cette
dernière était obtenue autrefois en râpant le bois à
l'aide d'une queue de
raie ou d'une peau de requin. Du corail pouvait être également
utilisé pour ce faire et plus récemment des tessons de verre.
En matière médicinale, la poudre de santal peut être utilisée,
seule ou en mélange, en interne ou en externe, pour traiter les maux
suivants : otite, sinusite, douleurs articulaires, règles douloureuses,
accouchements difficiles, blessures superficielles, cicatrisation du nombril
des nouveaux-nés (pito), vergetures, mal de dos, froid, migraine. En
matière esthétique et cosmétique, les enfants massés
régulièrement depuis leur naissance et pendant ptusieurs années
conserveraient une peau douce et d'une grande finesse. Les nouveaux-nés
sont encore souvent massés au mono'i au santal (mono'i ahi ou pani puahi)
dès la naissance et ce, notamment afin d'ôter I.a. première
peau, le vernix caseola. Le mono'i au santal est egalement utilisé en
tant que repulslf ou protection contre les nono (mouches des sables), les moustiques
ou le soleil. La poudre peut servir à parfumer les vêtements, tant
ceux d'autrefois en tapa (Aeu pipi), que ceux d'aujourd'hui en tissu. Des colliers
de fleurs ou d'autres matières odorantes (Hei kekaa et Kumu hei) étaient
aussi parfumés avec la
poudre.
Le mono'i au santal était utilisé pour embaumer les morts. La
poudre
était brûlée pour chasser les mauvais esprits.
A Rapa, le bois était utilisé comme bois de chauffage. Ailleurs,
la poudre était brûlée pour chasser les moustiques ou autres
insectes incommodants.
De manière générale, le santal a été surexploité
dans tout le Pacifique au début du 19ème siècle afin d'approvisionner
les Chinois qui le brûlaient en guise d'encens dans leurs temples. Aujourd'hui,
l'utilisation de cette essence en médecine traditionnelle, sous la forme
de mono'i ou de poudre, ainsi qu'en artisanat d'art, pour la fabrication de
petits objets est devenu chose rare.
Récemment, la Polynésie française a lancé un programme
de multiplication et de conservation des différentes variétés
de santal à travers les archipels et plusieurs plantations ont pu voir
le jour. |
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